A chaque fois que j’anime un groupe de créativité je suis confondue par l’enthousiasme, la persévérance voire l’acharnement que mettent les participants à trouver des idées.
Partons de la façon dont les choses se passent lors des sessions de créativité.
Deux cas de figure :
- des formations en créativité pendant lesquelles une partie du temps est consacrée à résoudre une problématique
- des ateliers de recherche d’idées en entreprise, sur des sujets qui bloquent
En formation inter-entreprise à la créativité
Nous travaillons sur des
sujets apportés par les participants et certains sont très inattendus comme par exemple : « empêcher les bancs de méduses de boucher l’arrivée d’eau des centrales nucléaires » ou « rendre recyclable la fermeture de nos caisses en bois » ou encore « utiliser les melons pour faire venir des touristes dans notre région » (imaginez qu’à côté, il y ait la tour Eiffel....le défi devient tout de suite encore plus stimulant !)
Autant de sujets auxquels personne n’avait pensé avant d’arriver dans la salle hormis leur auteur et qui donc a priori ne sont pas franchement motivants.
Une fois expliqués rapidement le contexte et la problématique, après un léger moment de flottement - "euh, c’est un peu technique non ?" - c’est parti ! Le groupe se lance voracement dans la recherche d’idées et devient inaccessible à toute intervention extérieure comme l’appel de la cloche du déjeuner.
Et au final, le porteur du sujet récolte des pistes vraiment nouvelles et pertinentes.
Lors des interventions en entreprise sur un sujet qui bloque depuis un moment
L’ambiance est au départ un peu différente.
Bien entendu, la fraîcheur des participants n’est pas la même, le problème ils le connaissent, ils l’ont même mâché et remâché.
Cependant, nous retrouvons assez rapidement cette envie de chercher, surtout si quelques participants plus « naïfs » font partie du groupe et les idées s’enchaînent.
Interrogés sur ce qui ce qui permet ces moments de grâce, les participants identifient 5 facteurs majeurs.
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Finalité : l’objectif est clair, fixé et partagé.
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Curiosité : la façon dont la question est formulée est surprenante, donne envie de chercher
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Temps : on a un temps réservé à cette recherche d’idées
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Méthode : La méthode surprend, permet de voir les choses autrement, de retrouver de la fraîcheur.
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Ambiance : on ose donner ses idées, on sait qu’on peut donner des idées étranges sans se faire juger.
On peut en déduire 5 attitudes managériales qui plongent de façon (presque) certaine vos chercheurs en herbe dans un sommeil de plomb.
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Surtout ne pas donner de vision globale sur la démarche par exemple en ne la remettant pas dans un contexte plus large
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Préférer les injonctions aux problématiques concrètes : éviter de formaliser des défis précis mais ordonner : « innovez ! « « Trouvez des idées nouvelles !"
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N’allouer aucun temps aux projets d’innovation et d’ailleurs traquer tous les temps passés hors travaux opérationnels immédiats
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Favoriser l’ennui : ne pas outiller les collaborateurs pour qu’ils cherchent efficacement et surtout les laisser en silos, éviter de les ouvrir sur d’autres services
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Rejeter les idées nouvelles avec des formules bien plombantes « tu as fumé la moquette », « ca ne passera jamais » « ils ne voudront pas », « tu n’as donc pas de travail à faire ? » « on a essayé il y a 10 ans et ça n’a pas marché »
Ca ne vous rappelle rien ? :)
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F... comme Frugale, vous avez dit Frugale ?
Cette période ne vous invite-t-elle pas à un peu de frugalité ?
Moi si, et avant d’introduire cette notion à ma table, j’ai pensé l’aborder par le biais moins personnel de l’innovation.
Donc de vous parler d’innovation frugale.
